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vendredi 23 juin 2017

Quand l'enfant tape...

Mon fils de 2 ans et demi a repoussé, tapé et une fois mordu l'enfant avec lequel il est gardé.

Situation difficile pour nous, les parents de l'autre enfant et l'assistante maternelle.

Que dit-il ? Quelle réponse apporter ? et ne pas apporter ?


Il demande de l'aide. Il montre qu'il y a des tensions en lui, il a besoin des adultes pour s'en décharger.

Les réponses qui ne font pas avancer le problème :
Mettre à l'écart, demander de revenir quand il sera calmé (sa maturité émotionnelle ne le permet pas), lui demander de caresser là où il a frappé, lui demander de dire pardon, le faire frapper un coussin de colère, le distraire.

Tout ceci est emprunt de morale et de jugement. Non seulement cela ne l'aidera pas à sortir de sa difficulté mais en plus cela va induire une mésestime de soi "je suis méchant", une défiance vis-à-vis de l'adulte, une conception que la caresse ou le pardon annule le geste violent, ou dans le cas du coussin l'amener à mettre en lien colère et gestes de frappe.
De plus, ce n'est pas aidé la "victime" non plus. Elle ne gagnera pas en empathie et la tension non exprimée fera que l'enfant recommencera son geste, peut-être encore plus fort.

Quand nous avons exprimé à notre fils, avec son père, notre désaccord sur le fait qu'il tape d'autres enfants. Il s'est mis à nous taper aussi ! Merci ! J'ai réalisé son appel à l'aide et me suis souvenue d'un extrait du livre pages 29 et 30 de Patty Wipfler "à l'écoute des enfants". Je l'ai retrouvé et l'ai lu à mon compagnon.
Nous avons de suite commencé le jeu-écoute et tout s'est déroulé comme indiqué dans ce texte.

Le jeu-écoute permet aux parents d'accompagner son enfant dans l'extériorisation de la tension si cela ne s'est pas fait avec l'assistante maternelle.

Quelle réponse apporter en direct ?
Dire d'un ton neutre "je ne te laisse pas frapper Susie", "je prends ta main dans la mienne". Si les larmes n'arrivent pas de suite alors il est bon d'utiliser le rire par un jeu-écoute décrit par Wipfler pour aider les larmes à venir. Et la victime pendant ce temps ?! Bien sûr si elle nécessite un soin, il faut s'en occuper en premier. En dehors de ce cas, cela lui fera autant de bien à elle de voir son camarade décharger sa tension. L'adulte peut également en même temps qu'elle s'occupe de "l'agresseur" avoir un geste d'affection, une parole pour elle.

Brigitte Guimbal de PEPS propose de donner ses mains à l'enfant pour qu'il tape dedans (et non dans un coussin), je l'ai propsé à mon fils, à ce jour cela ne fonctionne pas.

Quand l'adulte se veut bienveillant et en même temps utilise les réponses non-satisfaisantes expliquées plus haut, il va s sentir démuni, impuissant, face à cette situation qui se répète. Il peut même en venir à penser que seule la punition viendrait à bout de ce comportement violent.

Leçons :
Sous-peser notre réponse au regard de la morale et du jugement, ils se cachent dans de nombreuses situations et peut se dissimuler sous la bienveillance.
Travailler sur nos blessures si l'attitude de l'enfant nous fait parler avec plaintes ou reproches, si nous nous centrons en premier sur l'agression reçue par soi ou l'autre enfant et en perdons la lucidité de l'appel à l'aide exprimé.



mercredi 14 juin 2017

Stage création école associative



J’ai passé cinq heureuses années dans l’Education nationale dans la Creuse, j’ai eu la chance de garder la même classe de cycle 3 à la campagne.
A l’IUFM de Guéret, j’ai connu une ouverture aux pédagogies actives. Un psychologue scolaire m’a initiée aux réunions d’enfants. Une petite voix était en permanence au dessus de ma tête « pourquoi tu fais ça ? pourquoi tu leur dis ça ?» . Ceci, ajouté à trois leçons tirées de mon expérience d’écolière : je veux pas qu’ils s’ennuient, je souhaite qu’ils fassent ensemble, je n’ignore pas leurs problèmes relationnels, m’a permis d’avancer vers un autre paradigme, dont j’ai pu découvrir l’existence dans les livres de Bernard Collot au cours de ma cinquième année.
Riche de ces lectures, et de rencontres avec des instits motivés pour faire vivre des structures du « 3ème type » et Bernard, j’ai décidé de sortir de l’école pour voir ce qu’il se passait en dehors de ses murs que je n’avais jamais quittés !
J’ai vécu deux années de grande et riche ouverture. J’ai eu envie de retourner auprès des enfants, j’ai écrit le projet Coop’cinelle puis j’ai travaillé dans une maison d’enfants dans le Morvan auprès d’adolescents. Je suis devenue maman. Arrivée dans la Drôme j’ai eu la possibilité de poser la première pierre de Coop’cinelle : une école primaire hors contrat.
Je me sentais prête avec mon expérience et mon projet rédigé. Je n’imaginais pas tout ce qu’il y avait à gérer pour créer et faire vivre cette école, aussi petite soit-elle !
Deux ans après, j’ai traversé suffisamment de situations difficiles pour avoir envie de partager l’expérience avec les porteurs de projet : structuration de l’asso, répartition des nombreuses tâches de gestion, budget, local, et surtout place des parents, recrutement des professionnels et première organisation de la classe.
J’anime un stage les 11, 12 et 13 juillet 2017 au cabaret des Ramières, à 6km de Crest (26).
Je m’adresse aux personnes qui ont envie d’ouvrir une école associative, qu’elle soit du 3ème type ou d’un mouvement proche, que le projet en soit au stade l’idée ou l’école prête à ouvrir.
Plus d’infos ici :