Pages

lundi 31 août 2015

samedi 22 août 2015

Bibliographie grossesse, accouchement, besoins de bébé et de l'enfant

Voici la bibliographie que je viens de rédiger pour une maie enceinte, en rouge ceux qui m'ont le plus aidée.
- Le guide de la naissance naturelle et Le guide de l'allaitement naturel d'Ina May Gaskin
- Une naissance heureuse d'Isabelle Brabant
- Une naissance sans violence, L'art du souffle et Shantalla de F. Leboyer
- Accouchement, naissance un chemin initiatique et L'attente sacrée de Martine Texier
- Mon bébé comprend tout  et Pleurs et colères des enfants et des bébés d'Aletha Solter, son site ici
- Au cœur des émotions de l'enfant d'Isabelle Filliozat
- Sans couche c'est la liberté d'Ingrid Bauer (avertissement : il est noté que le "bébé se rendort en tétant", je ne partage pas ce point de vue et renvoie aux livres d'Aletha Solter à ce sujet)
- Le concept du continuum de jean Liedloff (pas facile à lire mais intéressant)

Et pour plus tard, mais c'est toujours bien de les lire en avance !
- Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber et Mazlich
- J'ai tout essayé d'Isabelle Filliozat
- Bien comprendre les besoins de votre enfant d'Aletha Solter
Et Pour une enfance heureuse de Catherine Guéguen que je n'ai pas encore lu.

mercredi 12 août 2015

Parentalité et besoins de bébé

Depuis décembre 2014, me voici maman. Comme je m’en doutais, l’arrivée de ce petit bonhomme me fait investiguer un nouveau vaste champ d’étude : être parent. Ma recherche consiste à comprendre les bébés et répondre à leurs besoins afin qu’ils se développent en restant en lien avec leur être, leur source, leur élan vital. La question est immense, les apports multiples, je me contente ici de donner les noms et de décrire succinctement les enseignements et approches qui m’éclairent sur ce chemin.

Projections
Les enseignements de JV Balga m’apportent dans la conscience de ce que je peux projeter sur lui et induire dans ses attitudes et comportements qui le couperaient de lui-même. Le bébé a besoin par-dessus tout de l’amour de ses parents et il est prêt à renoncer à son comportement naturel pour adopter leurs déformations, il met alors en place des systèmes de survie qui le mutilent. Heureusement, nous pouvons gagner en conscience, nous débarrasser de nos déformations et soulager nos enfants de tout ce qu’on ne leur transmettra pas de « mutilé, déformé, à côté de nos pompes ».

Pleurs
Les livres d’Aletha Solter sont une mine d’or. Grâce à elle, je viens de comprendre que mon bébé n’a pas de difficulté à s’endormir mais qu’il a des difficultés à exprimer ses émotions, c’est à dire à pleurer pour se décharger puisque nous ne lui en laissons pas l’espace. Savoir que des parents laissent leurs enfants dans la détresse, en pleurs, seul dans leur chambre m’attriste fortement. J’estime que cette situation est grave, très grave (allez regarder cette vidéo de Catherine Guéguen). J’ai d’abord pris le contrepied total de cette réaction et j’ai fait tout mon possible pour ne pas laisser mon bébé pleurer. Bilan : il a mis en place deux « automatismes de contrôle » : téter et se promener, puisque que c’est ce que je lui proposais quand il commençait à pleurer. Ainsi, il ne pleure plus mais devient dépendant de ces deux situations, il apprend surtout à réprimer ses émotions. Gros dégâts pour la suite là aussi. Heureusement je suis « tombée » sur le livre « Pleurs et colères des enfants et des bébés ». J’ai compris qu’il existe une troisième manière de répondre (ou un troisième type de réponse !) aux pleurs d’un bébé dont tous les besoins immédiats sont assouvis : accueillir ses pleurs et l’accompagner avec une écoute active. Pour ce faire, je le prends sur mes genoux, je me concentre sur l’amour que je ressens pour lui, je lui parle doucement pour le rassurer de ma présence, de ma protection, je lui dis qu’il peut pleurer, que je l’écoute, je lui caresse le visage, la tête ou la main, je capte son regard et lui demande de me regarder. Ainsi il peut se décharger du « passé » et s’en libérer définitivement. Bien sûr accompagner ses pleurs renvoie à nos propres émotions refoulées de la prime enfance, et là, je suis bien contente du travail de guérison fait avant son arrivée, même si bien sûr ce n’est jamais terminé.

Motricité
Les travaux d’Emmi Pikler, pédiatre  à Loczy en Hongrie font connaitre la motricité libre. Elle estime que « l'enfant qui suit son rythme propre et fait ses propres expériences, est capable de mieux apprendre à s'asseoir, se mettre debout, marcher, jouer, parler, réfléchir, etc. que celui que l'on incite à atteindre les différents stades de développement que les adultes estiment correspondre à son âge. » Cela signifie que l’on n’installe pas un enfant dans une position qu’il ne sait pas encore prendre et quitter seul, par exemple on ne pose pas un bébé en position assise avant qu’il n’ait lui-même acquis cette position car il se retrouverait dans une position qui ne correspond pas encore à sa musculature, il devrait chuter pour quitter la position, il ne serait pas en train de développer la musculature appropriée à son stade de développement et il ne se sentirait pas « capable ». Cela induit également de ne pas lui faire faire des mouvements, de ne pas hâter son développement, de ne pas utiliser de trotteur. Il s’agit pour les parents « de respecter son rythme individuel et de lui assurer, dès le début, la possibilité de prendre des initiatives, de se mouvoir librement et de jouer à sa guise. » C’est la motricité du 3ème type ! L’adulte aimant et bienveillant permet le développement moteur naturel de l’enfant, il ne casse pas son élan et lui aménage un espace qui permet la liberté et la découverte. Il accompagne l’enfant par sa présence, il l’observe et verbalise les actions de l’enfant. 

Couches
Après l’écoute des émotions et la motricité du 3ème type, les couches du 3ème type ! L’hygiène naturelle infantile ou HNI part du postulat que le bébé est conscient de son élimination dès sa naissance. Si l’adulte est attentif et écoute ses manifestations (gazouillis, expressions du visage, mouvements…), il reconnait le moment où le bébé a besoin d’éliminer. Il le déshabille, le tient confortablement au-dessus d’un pot, d’un lavabo ou d’une bassine et lui permet de faire pipi ou caca. Au moment où le bébé fait, l’adulte associe un son, par exemple « psittt ». Les grands joueurs parviennent à se passer de couches (voir le livre « Sans couche c’est la liberté » d’Ingrid Bauer). Nous expérimentons l’HNI avec notre bébé depuis sa naissance et ça marche ! D’ailleurs si ça ne marchait pas, comment ça se passerait dans les pays où l’on n’utilise pas de couche ? Petits joueurs, nous utilisons aussi des couches lavables. Une quantité importante de ses besoins sont faits dans la bassine en journée. Ainsi, il ne reste pas ou très peu de temps dans une couche souillée. Il n’a pas continuellement une couche, il peut découvrir son corps et être plus libre de ses mouvements. En effet les couches lavables gênent la motricité libre à certains moments clés du développement (le retournement par exemple). En anglais, l’HNI s’appelle « communication elimination », il s’agit bien de cela : communiquer avec son enfant sur son élimination. Qu’il est agréable de se comprendre ! Je fais l’hypothèse que cette écoute des besoins favorise le développement émotionnel et relationnel de l’enfant, que cela l’aide à construire une image positive de lui et un rapport de confiance.

Alimentation
L’approche de la diversification alimentaire menée par l’enfant ou DME me semble aussi répondre aux besoins de l’enfant : il apprend à saisir les aliments (fruits bien mûrs et légumes cuits à la vapeur en forme de frites pour commencer), à les mâcher même avec ses rares petites dents, à régurgiter les morceaux trop gros. Il découvre « en vrai » les aliments, non mixés et mélangés. Il est capable de porter à la bouche lui-même et de choisir les aliments dont il  a besoin. Cela a été compliqué pour moi dans un premier temps. Il est nécessaire de dépasser sa peur quand il prend de trop gros morceaux. En fait, il apprend vite si on lui fait confiance. Il est aussi important d’assumer cette approche, vis-à-vis des proches, qui peut être déconcertante tant nous sommes habitués à voir des bébés nourris à la cuillère avec compotes et purées.

Contact et chaleur
Je conseille la lecture du livre de Jean Liedloff « Le concept du continuum » qui nous invite, entre autres, à dépasser les préjugés et laisser poussette et berceau au profit d’écharpe ou porte-bébé et de cododo.

Jeu
Le bébé souhaite découvrir tout ce qui l’entoure. Nous aménageons un espace qui lui permette de se déplacer librement et de jouer avec divers objets qui ne sont pas « des jouets ». Nous n’interrompons pas son jeu.

De la même manière que j’ai remis en cause les programmes, les manuels, les notes, les devoirs dans ma classe, je remets en cause les tétines, les landaus, poussettes, berceaux, transats, parcs et autres récipients à bébé, les couches, les petits pots, les pleurs abandonnés ou empêchés avec mon bébé.
Je choisis de porter mon bébé ou de le poser au sol, d’accompagner ses pleurs, de l’allaiter sans penser à une date de sevrage, d’écouter ses signes de besoins d’élimination et de le tenir au dessus d’une bassine, de le laisser jouer avec tous les objets non dangereux, de lui proposer des aliments « entiers », de le faire dormir en cododo. Je fais de mon mieux avec ces approches, j’ai pour certaines connu des difficultés et pour toutes j’en retire satisfaction, je souhaite les faire découvrir sans juger ceux qui ne les adoptent pas.
 La confiance dans le développement naturel des apprentissages des enfants, la posture consciente et bienveillante des adultes qui les accompagnent et la recherche praticienne permanente m'apparaissent comme les clés du développement d’êtres équilibrés en lien avec leur enthousiasme et leur singularité.

samedi 8 août 2015

Quelques perles d'Ivan Illich au sujet de l'école

"Ils croient qu'apprendre se fait dans une sphère de l'existence qu'il convient de gérer séparément du reste de la vie."

"Evitant l'école, qui eût entamé son temps et son enthousiasme, il savoure la liberté de lire."

"Moins mon interlocuteur pédagogue a lu autre chose que des manuels scolaires au cours des dix dernières années, plus il sera enclin a délirer sur la mission livresque de l'enseignant."

"L'école est à l'homo educandus ce que l’Église est au chrétien."

dans "La perte des sens"