J'avais une grosse minute de parole, voici ce que j'ai dit :
Devenir maitresse a été pour moi une vocation. J’ai commencé
sans idéologie, sans pédagogie, sans méthode. J’observais, j’expérimentais dans
ma classe publique multi-âge avec à l’esprit la question : « Comment
et dans quelles conditions tous les enfants se développent et
apprennent ? »
Ma rencontre avec les travaux de Bernard Collot, l’école du
3ème type et ses instits praticiens chercheurs m’a permis de passer
à la vitesse supérieure.
L’école du 3ème type c’est un processus sur le
chemin entre la classe coopérative populaire de Celestin Freinet et une société
sans école d’Ivan Illitch. C’est le passage des apprentissages formels à
l’informel. C’est le « pas d’école » à l’école.
C’est avoir confiance dans le développement naturel des
enfants et leur permettre d’être et d’agir dans un environnement favorable.
Surtout ne pas nuire, ne pas briser.
Rien n’est figé, tout évolue, tout est en mouvement.
L’enseignant n’est pas au centre, il aide, accompagne, permet.
Les enfants se réunissent chaque jour, ils sont libres d’auto-organiser leur
temps, d’aménager l’espace, ils décident de leurs projets. Les parents sont
impliqués dans les stratégies éducatives et leurs suivis.
La taille de l’école est en fonction des capacités
relationnelles des enfants, elle est hétérogène, en particulier multi-âge.
L’école appartient à son territoire et elle est en réseau avec d’autres.
Ce mouvement est né dans des classes uniques avec des
enseignants conscients de la richesse induite par leurs structures.
Aujourd’hui deux centaines d’instits travaillent dans ce
sens, la plupart au sein de l’école publique et d’autres, comme moi, veulent
créer des écoles associatives.
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