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mardi 4 février 2014

Le printemps de l'éducation

Je viens de découvrir par un réseau d'enseignants ultra motivés à élaborer des fonctionnements éducatifs vivants qui permettent les apprentissages des enfants (ça se passe là), proche des travaux de Bernard Collot, l'existence de ce mouvement :
http://www.printemps-education.org/

Initiative fort intéressante ! qui peut permettre le regroupement de tous ceux qui œuvrent à inventer une autre école et la diffusion des idées...

L'agenda est le suivant :

Agen – 22 mars 2014 : « Pour une autre école, une école de le coopération ». Cet événement s’inscrira dans le programme annuel d’AMARE  « les Rendez-vous de l’égalité ». Programme en ligne prochainement.
Bordeaux - 5 et 6 avril 2014 (à confirmer) : Forum ouvert
Var - 17 et 18 mai 2014 : Programmation en cours avec le centre Amma Lou Paradou
Lyon - 16, 17 et 18 mai 14 : Ateliers « Ecole de la vie », théâtre-forum, projection-débat… dans plusieurs lieux : campagne, ville, péri-urbain
Marseille – mai 2014 : Programmation en cours dans le cadre du Festival de la Transition
Lille – mai-juin 2014 : Programmation en cours
Nantes – oct 2014 Montpellier et Paris sont en attente de dates.
Mobilisation d’acteurs en cours
Avignon, Gap, La Roche-sur-Yon, Angers, Laon, Amiens, Caen, Carcasonne, Grenoble, Dijon, Bourges, Drôme, Côte d’Armor, Haute-Savoie, Lot et Garonne, Haute Loire et Guyane

Ma lettre de démission de l'éducation natioanle réactualisée

Toi qui lis cette lettre, si tu es arrivé ici car tu souhaites démissionner de l'éducation nationale sache que c’est très facile, tu fais ta lettre, tu l'envoies à l'inspection académique, enfin le nouveau nom qui remplace, tu vas au rdv avec le directeur acad, tu montres que t'es pas fou et que t'as bien compris ton acte, tu confirmes par courrier et c'est fait !!
Par contre, si tu veux partir car tu trouves que c’est dur de vouloir innover dans cette institution, HALTE ! C'est la seule chose intéressante que m'est dit le directeur "l'éducation nationale a besoin d'enseignants novateurs" sur le coup je me suis dit "ok c'est bon pour les autres , pas pour moi !" Après réflexion, c'était peut-être un peu voir à court terme. Innover en dehors c’est pas évident financièrement et logistiquement et surtout au moins d'un mécène c'est compliqué de ne pas faire de l'élitisme. (Cependant c'est possible bien sûr, surtout avec un groupe solide.) Alors oui c'est vrai l'éduc nat a besoin de novateurs. Et puis si la question te tient tellement à cœur que t'en peux plus de voir œuvrer tes collègues, alors souffle, va prendre soin de toi, voyage à l’intérieur ou à l’extérieur, lis cet excellent livre "Chronique d'une école du 3ème type" de Bernard Collot et reviens plein de force ou pars quand t'es sur d'élaborer mieux en dehors car la question elle te lâchera pas, n'y pense même pas ! Si c'est dur là tout de suite, prends une dispo ou un mi-temps et laisse mûrir ! 

Si tu cherches un modèle de lettre de démission, change de site, ma lettre n'a rien d'un modèle ! Elle est complètement personnelle et tout ce que je dis là est inutile pour ta direction ! Ma lettre est davantage un cri du cœur que je souhaitais communiquer publiquement.

Monsieur le Directeur académique,
En septembre 2004, j’étais très heureuse d’entrer à l’IUFM de Guéret, un lieu très chaleureux avec des formateurs aux qualités humaines certaines, dans la préfecture de mon département auquel je suis tant attachée. En juillet 2005, j’étais heureuse d’obtenir le certificat d’aptitudes au professorat des écoles, même si dans les derniers jours d’attente, je m’étais faite à la possibilité de ne pas l’avoir et de poursuivre mes études en physique quantique. En septembre 2006, j’étais heureuse d’être nommée à l’école de Saint Silvain, à douze kilomètres de ma ville natale dans laquelle j’étais bien contente de poser mes bagages.
Pas un jour je n’ai regretté de glisser la clef dans la serrure de ma classe. Pas un jour je ne me suis lassée de regarder le paysage qui environne ce village muet en dehors des heures scolaires. J’ai passé cinq années inoubliables dans cette école, j’avais une classe de cycle 3, j’étais seule enseignante. Je me suis investie, j’y ai passé beaucoup de temps, d’énergie. Cette école, cette classe, ces enfants, c’était ma passion, ma vie. C’était comme une bulle, un espace à part, notre espace à nous. J’ai eu une relation très forte avec mes élèves, bien plus forte que ce que l’on demande à un fonctionnaire, bien plus humaine, bien plus vraie. Chaque année, nous partions en classe de découverte, j’ai passé cinq semaines exceptionnelles, des vacances, du pur bonheur. Des intervenants, aussi sympathiques que compétents sont venus très régulièrement nous faire partager leur passion, que ce soit le chant, la danse, l’escrime, la peinture, l’environnement ou le rugby.
Au fil des années, je me suis éloignée de la pédagogie classique, ma vision de l’enseignement, de l’éducation a évolué. J’ai mis en place des fonctionnements différents, j’ai beaucoup observé, expérimenté. Les tables, les meubles, l’emploi du temps, l’organisation, tout bougeait en fonction du groupe, de mes observations, de mes réflexions. Je me suis beaucoup intéressée à la psychologie de chaque enfant, j’ai essayé d’agir de manière à ce que chacun gagne confiance en lui, se sente reconnu, puisse s’exprimer, s’épanouir. J’ai initié les enfants à la communication non violente, à la vie en collectivité (pour de vrai, pas juste à rester assis les uns à côté des autres), à œuvrer ensemble pour que chacun puisse développer ses capacités et devenir autonome. Je n’ai pas appliqué une méthode, une pédagogie, j’ai cherché tout en pratiquant. En 2010, j’ai rencontré Bernard Collot et ses travaux*, très riches, qui méritent d’être lus par les professionnels de l’éducation, par les parents, par tous en fait. Leurs lectures ont accéléré mes réflexions sur l’école.