Voici un an et demi que j'ai rendu ma
clé et mes craies. Passée l'euphorie de la libération du cadre
« éducation nationale » et la joie de choisir mon lieu
de vie et mon mode de travail, arrive une autre étape importante de
la page tournée. Celle où l'on se remémore les bons moments et où
l'on réalise les avantages abandonnés. J'ai connu des moments de
nostalgie. Il était bon de travailler avec des enfants. Il était
bon d'avoir une place dans la société et de se sentir utile. Il
était bon de réfléchir à un sujet important et de participer à
une évolution. Il n'était pas négligeable d'avoir un revenu fixe
et de ne pas avoir à se soucier de paperasses dont la poésie des
intitulés me laisse rêveuse : mutuelle, assurance
professionnelle, caisse retraite, prévoyance, cotisations,
charges...
Je suis heureuse d'avoir accompagner
cette cinquantaine de jeunes, je suis émue de les revoir et contente
d'apprendre que beaucoup ont choisi de faire entendre leur voix en
étant délégué ou élu au conseil général de jeunes et surtout
contente de les savoir épanouïs.
Je réalise combien il était important
pour moi de me sentir utile, d'agir, de réaliser.
Pourtant je ne regrette toujours rien.
Face à cette nostalgie, deux réactions
sont possibles : déprimer et m'affliger d'avoir quitté une
situation confortable ou bien tirer des enseignements de cette
expérience et comprendre ce que je souhaite entreprendre par la
suite.
Depuis que j'ai rendu mon déguisement
de maîtresse, je découvre une approche douce, humaine, respectueuse
de la santé. Je découvre aussi une autre vision de la vie, de la
mort. Je commence une deuxième carrière en tant que « praticienne
en entretien corporel énergétique » et j'expérimente une
autre forme de travail « libérale ».
Mon champ de conscience a évolué ces
dernières années et il est à présent trop éloigné du champ de
conscience qui permet l'existence de l'éducation nationale dans sa
forme actuelle. Autrement dit, j'ai accédé à trop d'informations,
j'ai mis le doigt sur trop de dysfonctionnements pour pouvoir
continuer d'exercer dans ce cadre, ceci dit je ne sous-estime pas le
travail de tous les instits motivés qui sont attentifs à la
relation qu'ils créent avec les enfants, à leur manière de leur
parler et à l'exemple qu'ils montrent.
Découvrir une manière de prendre soin
de son corps en toute autonomie et gratuitement, juste outillée de
ses deux mains et de son intention, découvrir comment aider les
autres à ouvrir une porte vers une plus grande conscience de son
corps me plaît beaucoup. Et j'ai l'intention d'apprendre dans ce
domaine en exerçant ce nouveau métier.
Pour autant, je ne peux abandonner
l'idée de travailler avec les enfants.
Alors je recommence à plancher sur
l'idée d'une autre forme d'éducation qui me satisfasse et je
prépare la suite de mon témoignage « Cinq années de
maîtresse » pour l'augmenter de mon point de vue sur une
nouvelle éducation.
Les premières rubriques que je
pressens sont : Relation, Rythmes, Corps, Arts, Être,
Communiquer, S'exprimer, Intervenants et bénévoles, Parents,
Projet, Cadre spatial, Objets, Animaux et plantes, Taches
collectives, Apprentissages, Hétérogénéité...