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mercredi 20 février 2013

Bernard Collot, qui nous aide à faire connaitre ce génie ?!

Dans "La vie selon moi en 118 mots", il y a le mot "génie".
Sous ce mot je m'amuse à écrire le nom de quelques personnes que je considère comme des génies et faisant complètement fi de leur célébrité, ainsi se mélangent, entre autres, Yvan Illitch, mon ami Philippe, Albert Einstein, mon amoureux, Vadim Zeland, mon ami Arthur, l'écrivain Jean-Guy Soumy et Bernard Collot.

Oui Bernard Collot. 
J'écris ceci :
  Instit à la retraite, qui a du génie pour penser l'éducation, qui a permis l’existence d’une école publique   intelligente   et   humaine   dans   la   Vienne   pendant   environ   vingt   ans   et   qui   écrit   pour   nous transmettre ce qu’il peut comprendre avec du recul de son expérience, de ce qui fait que des enfants apprennent. Il voit l’instit comme un ingénieur/technicien qui met en place un environnement, et le maintient, qui permet les apprentissages, doté d’un cœur et d’une conscience pour que les enfants se sentent vivants et reconnus et puissent entrer dans les apprentissages. Il voit l’école comme un lieu appartenant à la collectivité dont le salarié est l’enseignant et dont l’organisation est gérée par tous les intéressés.
      Auteur de « La pédagogie de la mouche », « L’école de simplexité ».

Bernard réalimente son blog : http://education3.canalblog.com/ et vient de nous faire part d'un très bel article sur les rythmes scolaires.

Actuellement les livres de Bernard sont en autoédition sur internet "The book editions". Son premier a été édité chez l'Harmattan et les ventes lui ont à peine servies à rembourser ses dépenses en cartouches d'encre.
A l'heure où les dysfonctionnements de l'école montrent leurs évidences, où l'on commence à reconnaître que ce ne sont pas les enfants qui sont malades mais le système, où le ministère souhaite refonder l'école, nous ne pouvons plus nous passer des idées et des travaux de Bernard Collot !
Il y a urgence à faire éditer ses livres et à réfléchir à un moyen de diffusions ce ces idées ou en tout cas des questions importantes qu'il pose. 
Si vous connaissez un éditeur qui pourrait être intéressé, je suis preneuse ! Mon mail est sur le bandeau de droite. 

Bernard, si tu passes par là, je ne t'ai pas demandé ton autorisation pour faire ce post, tant pis j'assume ! C'est comme si j'avais connaissance d'un trésor resté caché alors qu'il peut apporter tant d'améliorations à l'école, aux enfants, aux parents, aux enseignants. Alors je divulgue !

leçon

"La mort d'un proche nous invite à revoir nos priorités, la mort d'un proche nous invite à célébrer la vie, à donner le meilleur de nous mêmes chaque jour, sans exception, à vivre et à donner autant de bonheur et de joie que possible. La mort invite à l'amour."

Ces mots je les ai écrits alors que je perdais une personne dont la présence m'a été si chère, je les ai écrits avec une émotion vive. A les relire je me dis qu'ils peuvent sembler niais mais peu importe ce dont je suis sure c'est qu'ils venaient du fond de mon cœur. Je n'imaginais pas en les écrivant et en les lisant devant quelques dizaines de personnes venues rendre hommage à ma grand-mère que je ne tarderai pas à me les appliquer à moi-même.

Quelles sont mes priorités ? Pourquoi est-ce que je me retrouve à vivre seule dans un appartement en ville ? Pour avoir une médiathèque, une épicerie bio, un cinéma, un café associatif, une salle de danse... ? Pour être dans une région où beaucoup s’intéressent à "l'alternatif" ? C'est bien, c'est intéressant, intellectuellement intéressant en tout cas.
Par contre humainement...
Pourquoi suis-je loin de mes amis, de mon amoureux, des bois, des champs, de la rivière, de ma chienne, d'animaux ? Pourquoi je n'ai pas un mode de vie en accord avec mes valeurs ? Pourquoi je ne suis pas avec ceux avec qui j'ai envie de vivre et de faire des projets ? Pourquoi je ne suis pas dans ce seul lieu où je me suis dit "maintenant je sais que je peux vivre ailleurs qu'en Creuse" ? Sans doute parce que mon ego n'a pas été satisfait à un moment, qu'il a préféré partir plutôt que de regarder en face ce qui l’embêtait : ne pas contrôler la situation, ne pas être prié par les autres de les rejoindre.
Comme cela fait du bien de regarder en face ses zones d'ombre et de formuler la vérité ! Ça soulage, ça redonne le sourire, ça remet de la joie dans le coeur. Et ça apprend, malgré tous mes beaux principes, mes belles pensées, j'ai encore un orgueil qui me fait faire des choix qui nient mes besoins et me font ressentir des sentiments négatifs. Et quel bonheur en même temps de pouvoir regarder en face son obscurité, seule manière pour la faire passer dans la lumière, l'alchimie selon Jean-Jacques Crevecoeur (voir cet article et celui-ci).
La suite ? en Ardèche j'espère.

« L’expérience, ce n’est pas ce qui arrive à quelqu'un, mais ce que quelqu'un fait avec ce qui lui arrive. » 
Aldous Huxley


Ma lettre au Ministre de l'Education nationale

Nicolas, ou Monsieur Nicolas comme je l'ai nommé dans la lettre au ministre, est libéré ! quoique il est plutôt reconduit dans sa cellule : sa classe !
J'ai mangé avec lui aujourd'hui, il semble prendre avec philosophie ce qui lui est arrivé et comprend l'avantage net de la situation : il n'est plus seul et les choses vont devoir être dites clairement à présent !
Il semble que nos lettres aient pesé dans la décision :) !


Voici la lettre que j'ai envoyé au ministre pour l'affaire de N, instit renvoyé de sa classe dans le Loiret, cf. posts précédents.

Monsieur le Ministre de l'Education nationale,

Je vous fais part de mon indignation face à la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui Monsieur Nicolas, professeur des écoles dans le Loiret.

Cet enseignant qui travaille avec beaucoup d’enthousiasme et d’énergie à la mise en place d’un milieu scolaire innovant pour l’épanouissement de tous les enfants se voit renvoyé de sa classe par son inspecteur comme s’il avait commis un acte grave. Cet inspecteur n’a pas pris en compte l’avis de la majorité des parents et des enfants qui sont tout à fait satisfaits du fonctionnement de la classe. Il a simplement pris en compte l’avis de quatre parents désappointés.

Toute personne motivée pour faire évoluer son métier, qui met en place une organisation non conventionnelle s’expose à ce qu’il y ait des mécontents, c’est normal. Ce qui ne l’est pas c’est que ces derniers viennent ruiner tous les efforts mis en place sur une lettre qui ressemble à une dénonciation et avec l’aide d’un fonctionnaire qui préfère désavouer son subordonné pour étouffer l’affaire plutôt que d’investiguer pour comprendre l’intérêt du travail effectué.

Si Monsieur Nicolas a une manière de travailler différente de la manière « classique » c’est qu’il est attentif au bien-être de ces élèves et conscient des limites du système « ambiant » et des progrès faciles à réaliser. Le temps et l’énergie qu’il investit sont énormes, il sait qu’il participe à quelque chose d’important : développer une autre école, plus cohérente, plus vivante, plus épanouissante.

A l’heure où vous cherchez des moyens de révolutionner l’école vous ne devriez pas sortir Monsieur Nicolas de sa classe mais plutôt venir l’observer et discuter avec lui, ou alors si vous le sortez, avec son accord, c’est pour le nommer conseiller pédagogique ou inspecteur !

Le travail de Monsieur Nicolas et de tous les enseignants qui cherchent à développer un milieu éducatif vivant est d’intérêt public ! Faire ce métier, être conscient des problèmes et mettre son énergie à le faire évoluer demandent beaucoup de courage, de force et de persévérance.

Cette affaire porte encore un discrédit supplémentaire au fonctionnement de l’Education nationale et plus précisément aux inspecteurs. Le rôle de l’inspecteur ne serait-il pas de prendre du recul sur la situation et de dénouer le problème en aidant à la communication ? d’observer les acquis des enfants, leur motivation à venir à l’école ainsi que leur intérêt pour les activités qu’ils font et leur degré d’autonomie  ? d’observer si l’enseignant sait reconnaître le progrès de chacun ? sait prendre en compte les besoins de chacun ? sait respecter chaque enfant et lui offrir le cadre sécure dont il a besoin pour développer ses apprentissages ?

Sortir de sa classe un enseignant compétent, blâmer un enseignant lucide et éveillé pendant que tant d’autres qui ne remettent rien en cause, appliquent ce qu’ils pensent être obligés de faire, en ouvrant dans chaque matière un manuel commercial différent se voient récompensés par des notes élevées. Quel sens ? Quelle école ?

Monsieur le Ministre, je vous demande de permettre à Monsieur Nicolas de retourner dans sa classe, de permettre à ces enfants de retrouver celui en qui ils ont confiance, de reprendre leurs projets, de retrouver leur sécurité. C’est urgent !

Faire évoluer l’école est aussi urgent, la première pierre devrait être de s’intéresser à ceux qui comme Monsieur Nicolas mettent leur intelligence, leur réflexion au service de ce magnifique projet : offrir aux enfants un cadre vivant, cohérent dans lequel chacun se sent reconnu, dans lequel toutes les dimensions de l’être sont prises en compte, dans lequel les relations sont vraies et humaines.

Redonnez lui sa classe et reconnaissez l’intérêt de son travail !

Veuillez agréer, monsieur le Ministre, mes respectueuses salutations
  

Une enseignante qui fut motivée pendant cinq années pour travailler dans le même sens que Monsieur Nicolas et qui a aussi brûlé ses ailes à y mettre trop d’enthousiasme et d’importance et qui préfère à présent acquérir d’autres connaissances, sur la santé et le bien-être, pour revenir plus tard à une éducation, humaine et respectueuse, qui ne pourra se faire dans l’éducation nationale si elle continue de prendre ce chemin, une citoyenne qui a pourtant longtemps défendu l’école républicaine publique et laïque et a même voté pour vous avec une lueur d’espoir pour une approche plus intelligente de l’école.



jeudi 7 février 2013

Mal d'école suite- réponse des parents


Voici la réponse, des plus intelligentes, des parents d'élèves de l'école de N. aux autorités académiques :
 Monsieur l’inspecteur,
Par la présente, nous tenons à vous faire part de notre colère et de notre indignation concernant des faits qui ne devraient pas se produire au sein même d’une école élémentaire.
La brutalité avec laquelle vous avez décidé d’intervenir dans notre école nous interroge aujourd’hui.
Vous avez décidé la mutation express de M. N., sans qu’aucune mesure pédagogique permettant aux enfants de comprendre ce changement n’ai été prévue. Ni les parents, ni la commune n’ont été informés. Quant à la motivation de cette décision, elle reste aujourd’hui sans exposé.
Nos enfants se sont rendus à l’école le mardi 5 février. Quelle ne fut pas leur stupeur ! Une remplaçante était présente et leur a expliqué que « Monsieur N. reviendrait peut-être après les vacances ». S’agit-il du message officiel ? Est-ce donc cela que nous devons enseigner à nos enfants : le mensonge !
Nous vous invitons à méditer sur la perturbation que vos agissements ont engendrée dans l’esprit de nos enfants. La plupart d’entre eux vivent mal ce traumatisme. Nous sollicitons à cet égard l’intervention d’un psychologue scolaire.
Depuis plus d’un an, une très faible minorité de parents d’élèves n’adhèrent pas à la méthodepédagogique dispensée par M. N., ce que nous pouvons tous comprendre dans une société pluriculturelle. En revanche, nous ne pouvons accepter que vous cédiez à cette minorité alors qu’une large majorité de familles apprécie et soutient cette méthode pédagogique. Soutien qui vous a d’ailleurs été exprimé au travers d’une pétition à laquelle vous n’avez porté aucun intérêt. Sommes-nous toujours en démocratie ?
S’agissant de la méthode, nous tenons à souligner qu’elle a insufflé à nos enfants l’envie d’apprendre, l’esprit critique et l’autonomie, la soif de connaissance et le partage avec les autres. Pour la majorité des parents, ces atouts valent amplement toutes les leçons de grammaire. Nous nous interrogeons donc quant à votre souci du bien-être des enfants en les privant de leur enseignant au milieu de l’année scolaire. Y avait-il péril dans la classe pour agir aussi promptement ?
A cet égard, M. N. vous a alerté et a sollicité de l’aide pour un élève en grande difficulté pour lequel il consacre l’entièreté de son attention au détriment des autres enfants de la classe. Cette situation n’a que trop duré et transpire désormais au travers des discussions quotidienne des sorties d’école.
Violence, insulte, railleries au quotidien ne permettent jamais de travailler dans la sérénité, quelle que soit la méthode. Nous sollicitons d’urgence une commission tripartite pour aider cette famille en détresse et permettre à cette école de retrouver une ambiance apaisée.
Sachez Monsieur que toute cette agitation n’a été constructive pour personne. Désormais, les attentes des familles sont simples et non négociables : que les enfants retrouvent leur école, leur enseignant et leurs projets en cours.
En comptant sur votre présence au prochain Conseil d’Ecole, veuillez croire, Monsieur, en l’expression de toute notre considération.

mercredi 6 février 2013

Talent

"Le talent c'est d'avoir envie de faire quelque chose."

Jacques Brel

Mal d'école

Je relaie une lettre ouverte de Bernard Collot suite à l'expulsion de sa classe d'un instit motivé et compétent par son inspecteur car des parents n'appréciaient pas sa manière différente d'enseigner.
Je regrette comme Bernard, que le dialogue entre enseignants et parents soit toujours si limité, une réelle communication éviterait qu'une minorité d’insatisfaits puisse gâcher un travail honorable de recherche de pratiques pour que tous les enfants se sentent bien et apprennent. 

Lettre ouverte aux parents d’élèves de l’école de L. et à la hiérarchie de l’Education Nationale
 Je viens d’apprendre avec stupéfaction ce qui vient d’arriver à N. R. Stupéfaction et immense colère.
Colère vis-à-vis d’une hiérarchie stupide, incompétente voire criminelle.
Stupide parce qu’il suffit qu’une minorité de parents jugent que « ce n’est pas comme cela qu’il faut faire l’école » pour qu’elle obtempère avec le prétexte d’une inspection. Que fera-t-elle demain si d’autres parents demandent le renvoi de son remplaçant avec d’autres jugements ?
Incompétente parce qu’incapable de chercher à comprendre les fondements d’une autre pratique alors même qu’il est devenu de notoriété publique que l’école actuelle est dans une impasse dont tous les enfants subissent les conséquences.
Incompétente même au regard du droit du travail où aucun licenciement, sanction, déplacements d’office ne peut avoir lieu hors des procédures légales. C’est inacceptable dans toute entreprise et cela conduirait leurs auteurs devant les tribunaux. C’est d’autant plus grave qu’il n’y a pas de faute professionnelle qui aurait mis des enfants en danger.
Criminelle au regard des conséquences que peut avoir toute attitude brutale et inconsidérée dans l’exercice d’un pouvoir qui détruit alors les personnes sur lesquelles il s’exerce. Les faits divers sont remplis de ces conséquences humaines parfois dramatiques.
Mais je suis aussi en colère vis-à-vis de ces parents qui au lieu de discuter, de chercher à comprendre eux aussi, vont d’abord se plaindre, parfois dénoncer comme au temps de l’occupation et de la collaboration. Je le suis d’autant plus que justement ils avaient un professeur qui demandait le dialogue. Savent-ils qu’il passait plus de douze heures par jour dans sa classe ou pour sa classe, une bonne partie de ses WE, de ses vacances ? A l’heure où les mêmes fustigent les enseignants qui ne veulent pas perdre leurs mercredi matin ! Savent-ils que ses pratiques découlent de plus d’un siècle d’expérimentations, d’échanges entre des centaines d’autres enseignants et ont toujours démontré leur efficience ?
J’ai été voir un soir N. dans sa classe. J’ai été époustouflé par son travail, par son souci des apprentissages et de l’intérêt des enfants, sa recherche à composer avec l’attente des parents, sa recherche continue dans l’amélioration de ses pratiques.
J’ai été époustouflé par son enthousiasme. J’ai même craint pour lui son trop plein d’enthousiasme. Parce que c’est finalement ce qui fait peur. Comment, vous parents, allez-vous reprocher aux enseignants de se comporter en simples fonctionnaires puisque c’est ainsi qu’ils auront la paix ? Et puisque leur hiérarchie leur demande d’être de simples fonctionnaires et non des éducateurs.
Je suis en colère de voir que dans l’école et autour de l’école les adultes n’arrivent même pas à se comporter en adultes. S’il n’y avait pas les enfants en jeu, je dirais que vous n’avez que l’école (et la société) que vous méritez !
Bernard Collot, un ex instituteur en colère.

dimanche 3 février 2013

Neige et nuages sur les trois becs


Démocratie = tirage au sort ?!


J'ai regardé avec intérêt cette vidéo d'Etienne Chouard. Son blog ici.
Il donne son point de vue sur le lien entre tirage au sort et démocratie.
Le premier interet de son discours est de nous faire réfléchir au rapport entre démocratie/élections/représentants.
Après les polémiques sur les affinités du personnage avec l'extrême droite m'importent peu, ainsi que son point de vue sur l'union européenne. 

La France et toutes les autres démocraties dites "représentatives" ne sont pas des démocraties selon lui, car le peuple élit ses représentants, leur donne tous pouvoirs pour écrire et voter les lois,sans contrôle. Ses représentants sont des personnes qui peuvent être corrompues et ne plus défendre l’intérêt général.
Il propose de s'inspirer de la démocratie athénienne, sans bien sur le côté esclavagiste et misogyne ! Ca peut se faire dans un premier temps à l'échelle de la commune. Un parlement ouvert à tous vote les lois. Tous les citoyens qui ont envie de donner leur avis viennent, ce n'est pas obligatoire. Des représentants préparent les lois, ils sont tirés au sort, on retrouve donc un milieu hétérogène amateur qui représente vraiment la société. Ils sont amateurs alors ils écrivent des lois compréhensibles par tous. On sort là de la professionnalisation du droit qui fait qu'il nous échappe. Les "tirés au sort" le sont pour deux ans et ne font pas deux mandas consécutifs. Ainsi on évite l'abus de pouvoir, la corruption.
A plus grande échelle, cela peut fonctionner en fédération où les représentants sont encore tirés au sort. 
Il propose une autre formule en deux temps :
- chaque citoyen "vote" pour deux personnes qu'il pense douées pour défendre l’intérêt général, pour écrire les lois, chacun avec ses propres critères.
- parmi la liste des citoyens cités ou "élus" on tire au sort les représentants, qui acceptent ou non leur rôle.
Il émet aussi l'idée d'un parlement à deux chambres en France : l'Assemblée nationale telle qu'à présent et un sénat de "tirés au sort". 

Il remet en cause une chose que l'on pense établie et que l'on défend même au nom de la démocratie : Élire des représentants est-ce démocratique ?

Son approche nourrit la réflexion sur les formes d'organisation à inventer (ou retrouver !) pour que chacun puisse prendre part à la vie de la société, pour trouver un autre chemin que l'oligarchie, pour séparer les pouvoirs économique et politique. 

La réflexion s'applique à l'éducation forcément. Pour évoluer dans nos institutions, je pense qu'il faut que les enfants expérimentent d'autres organisations. 

Le grand nombre est un faux obstacle même si cela doit d'abord se vivre à petite échelle : l'école, la commune... et même si je défends un mode de vie local qui entraîne une économie et une agriculture locales et du coup une démocratie locale.
Le désintéressement actuel pour la politique d'une grande part de nos citoyens en est un encore plus faux car, même si dans un premier temps les personnes présentes au parlement seraient en grande partie  celles qui militent aujourd'hui, beaucoup d'autres verraient vite apparaître leur pouvoir de décision. Et l'éducation populaire sèmerait les graines nécessaires.

C'est une graine semée dans la réflexion sur la démocratie, je ne sais pas encore ce que je pense mais j'aime bien y réfléchir et j'ai envie de lire et écouter d'autres choses à ce sujet !

Liens :

Mémé

Pas de post ces derniers jours, j'étais occupée à dire Adieu à ma mémé.
Ça y est c'est fait, elle est passée de l'autre côté.
De toutes ces années passées ensemble, notre relation a été très intense, pas toujours évidente, toujours très proche et solide.
Je n'oublierai rien de tous ces moments, je te remercie Mémé pour tout ce que tu as su m'apporter.




 Mon hommage :



Ma chère famille, amis et voisins de ma grand-mère, nos amis,
Merci d'être venus rendre hommage à Jacqueline, notre grand-mère aujourd'hui à St Julien le Chatel.

Ca y est mémé, on en a souvent parlé du jour de ton enterrement, ça y est c'est aujourd'hui. Et meme si ce n'est pas facile, comme je te l'avais promis je prends la parole.
J'y ai souvent pensé à tout ce que je voulais dire aujourd'hui, je vais tenter d’être brève et d'avoir la force de lire.

Je ne sais pas grand chose de ta vie, les grandes lignes, celles qui faisaient tes souvenirs. Tu parlais toujours avec une grande nostalgie des bonheurs, de la joie de ton enfance à Néoux avec tes parents, tes sœurs et ton frère. Vous êtes venus vivre à St Julien, au Theil et âgée de 15 ans tu donnais vie à Joel, mon père et décidais de te marier avec Roger pour offrir une vie de famille à mon père. Votre union n'a pas été des plus tranquilles, et même si ça n'a pas toujours été pour le meilleur vous avez vécu 56 ans ensemble, ici à St Julien. Tu as fait toute ta carrière à la poste, à St Julien, à Peyrat, à Chénérailles. Tes souvenirs disaient que tu as aimé ton métier, même si tu regrettais de ne jamais avoir été titulaire. Ce qui t'avais pourtant été proposé à Peyrat le Château, tu refusas ce poste pour ne pas partir sans ton mari, qui ne voulait pas quitter St Julien. Tu as sans doute connu des moments très heureux, tu aimais rire t'amuser, danser, tu aimais les animaux, tes chiens, tes chats, tu aimais très fort ta famille. Perdre l'un d'entre eux était toujours très difficile. En mai 90, ce cancer, la maladie, les hôpitaux, la souffrance mais aussi ton courage et ta grande force. Même si tu n'as jamais retrouvé une santé solide tu as pu vivre encore plus de vingt ans, et profiter encore de quelques plaisirs de la vie.
Tu as attendu Noël pour que nous nous retrouvions une dernière fois tous les six, comme tu aimais tant. Tu aurais aimé attendre encore pour connaître plus de nos vies à Nico et moi, être encore auprès de mes parents et tes sœurs, et pour rester auprès de pépé, malgré toutes vos difficultés à vivre ensemble tu ne voulais pas le laisser. Quand je lui dis que tu ne reviendrais pas, il m'a dit qu'il aurait aimé que tu guérisses, mais pas pour lui, pour toi, pour que tu ailles vers Perpignan, chez ta sœur. Alors finalement, je me suis dit que derrière toute sa dureté et derrière toutes vos chamailleries, il devait bien y avoir un petit bout d'amour.

Et il y a quelques jours tu as retiré ton chapeau.

Bien sur c'est triste de te savoir partie mais comme toute les petites filles, je sais que ma mémé est partie au ciel, dans les étoiles et que de là haut tu veilleras sur nous, tu retrouveras tes êtres chers déjà partis. Et de là-haut, tu verras toute la misère et la souffrance de ta vie de tellement loin qu'elle te paraîtront insignifiantes et baignée dans l'immensité de l'univers tu regarderas tout cela d'un œil attendri et bienveillant.
Tu as un beau et long voyage à faire, peut-être le feras-tu sur un escalier en arc-en-ciel, dans un ascenseur de lumière, sur les ailes d'un ange...
Pour faire ton voyage il faut te délester de certaines valises trop lourdes pour l'ascension. Lâche tes sacoches de rancune, de tristesse, de culpabilité, laisse les disparaître. Sois libérée de nos rancunes, accepte notre pardon.
Nous avons des cadeaux à te glisser dans tes sacs, deux cadeaux qui t'aideront à faire le chemin. Le premier c'est un grand merci mémé, merci pour tout le bonheur que nous avons vécu ensemble, merci pour tous ces Noëls, merci pour tous ces bons repas que tu aimais nous préparer, merci d'avoir été ma mémé.
Le deuxième c'est un grand je t'aime, je te garde dans mon cœur, pour toujours.

La mort d'un proche nous invite à revoir nos priorités, la mort d'un proche nous invite à célébrer la vie, à donner le meilleur de nous mêmes chaque jour, sans exception, à vivre et à donner autant de bonheur et de joie que possible. La mort invite à l'amour.

Paix, joie, bonheur, amour pour vous tous.

Adieu mémé, bon voyage.